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Titre du blog : Dom Juan de Molière
Auteur : domjuanmoliere
Date de création : 20-05-2011
 
posté le 21-05-2011 à 06:55:45

Intentions de mise en scène

« Monter Dom Juan ! » Un vieux mythe pour la Comédie de la Mansonnière, qui s’attaque là à son premier vrai auteur classique – ce qualificatif ne convenant pas tout à fait à Oscar Wilde. 

 

Dom Juan fascine, bien sûr, depuis des siècles. Le mythe fascine, depuis le Moyen Age. Il a été traité de mille façons, maltraité de mille autres. Bertolt Brecht a voulu en faire l’archétype de la déchéance de l’aristocratie (sic !), Eric Emmanuel Schmitt en a fait un homosexuel (re-sic !)... Et pourtant le mythe tient, traverse imperturbablement les épreuves et les époques,  renait en permanence. 

 

Pour ma part, c’est le Don Giovanni de Mozart, réalisé par Joseph Losey, qui m’a conduit à croiser le chemin de Dom Juan. Ce film fut sans aucun un de mes premiers grands chocs esthétiques – au plan musical, bien sûr, mais aussi du point de vue de la scénographie, de l’atmosphère, du jeu. De l’opéra à la pièce de Molière, un tout petit pas allègrement franchi, avec depuis le rêve de la mettre en scène. Et c’est aujourd’hui chose faite, et nous espérons bien faite !   

 

 Notre Dom Juan se veut esthète, joueur, détaché, sans aucune veulerie. Il n’a aucune leçon à donner, il n’est porteur d’aucun message – il est bien trop tourné sur sa propre personne pour cela ! Seule la beauté du geste compte : du geste de séduction, quelque prix qu’en paye sa victime, du geste de courage (« non, non, rien n’est capable de m’imprimer de la terreur »), du geste de défi (« il ne sera pas dit, quoiqu’il arrive, que je sois capable de me repentir »). 

 

C’est cet esthétisme que nous avons voulu créer sur scène, autour d’une scénographie simple, dépouillée, gracieuse, d’une grâce soulignée par la musique, parfois magistrale, souvent intimiste, la lumière, qui souligne chaque atmosphère particulière,   et surtout renforcée par les deux muses de Dom Juan, qui le suivent, le tentent, le séduisent, le repoussent, servent ses amours, servent ses ennemis, subliment sa grandeur et précipitent sa décadence… 

 

Si cette recherche esthétique donne à entendre le principal, le texte, la langue de Molière – nous aurons gagné !