De très bonnes idées - les deux muses voulues par le metteur en scène permettent le va et vient des accessoires et le jeu des voiles en silence et en douceur, l’entrée en scène des personnages défilant comme le générique d’un film, la voix off venant du ciel, et le beau travail de mime de la statue du commandeur impressionnant sous son maquillage blanc.
Annick Chantrel Leluc - Parole, Caracole et Compagnies - 1er juin 2011
1. fadone le 06-06-2011 à 15:42:08
Les photos sont très jolies et donnent une belle idée du spectacle : beau texte, beaux décors beaux costumes, belle mise en scène et... beaux comédiens !
« Monter Dom Juan ! » Un vieux mythe pour la Comédie de la Mansonnière, qui s’attaque là à son premier vrai auteur classique – ce qualificatif ne convenant pas tout à fait à Oscar Wilde.
Dom Juan fascine, bien sûr, depuis des siècles. Le mythe fascine, depuis le Moyen Age. Il a été traité de mille façons, maltraité de mille autres. Bertolt Brecht a voulu en faire l’archétype de la déchéance de l’aristocratie (sic !), Eric Emmanuel Schmitt en a fait un homosexuel (re-sic !)... Et pourtant le mythe tient, traverse imperturbablement les épreuves et les époques, renait en permanence.
Pour ma part, c’est le Don Giovanni de Mozart, réalisé par Joseph Losey, qui m’a conduit à croiser le chemin de Dom Juan. Ce film fut sans aucun un de mes premiers grands chocs esthétiques – au plan musical, bien sûr, mais aussi du point de vue de la scénographie, de l’atmosphère, du jeu. De l’opéra à la pièce de Molière, un tout petit pas allègrement franchi, avec depuis le rêve de la mettre en scène. Et c’est aujourd’hui chose faite, et nous espérons bien faite !
Notre Dom Juan se veut esthète, joueur, détaché, sans aucune veulerie. Il n’a aucune leçon à donner, il n’est porteur d’aucun message – il est bien trop tourné sur sa propre personne pour cela ! Seule la beauté du geste compte : du geste de séduction, quelque prix qu’en paye sa victime, du geste de courage (« non, non, rien n’est capable de m’imprimer de la terreur »), du geste de défi (« il ne sera pas dit, quoiqu’il arrive, que je sois capable de me repentir »).
C’est cet esthétisme que nous avons voulu créer sur scène, autour d’une scénographie simple, dépouillée, gracieuse, d’une grâce soulignée par la musique, parfois magistrale, souvent intimiste, la lumière, qui souligne chaque atmosphère particulière, et surtout renforcée par les deux muses de Dom Juan, qui le suivent, le tentent, le séduisent, le repoussent, servent ses amours, servent ses ennemis, subliment sa grandeur et précipitent sa décadence…
Si cette recherche esthétique donne à entendre le principal, le texte, la langue de Molière – nous aurons gagné !
Dom Juan – Antoine Ceillier
Prix d’interprétation Masculine aux Festivals de St Cloud (Le Minotaure, de Marcel Aymé), Pacy sur Eure et Bougival (Une Femme sans Importance, d’Oscar Wilde)
Sganarelle - Frédéric Bourgougnon
(Best Actor Award, au Festival International de Liverpool, Canada (Les Maxibules, de Marcel Aymé)
Gusman, Le pauvre – Pierre-Yves Blanchard
Elvire – Laure Boinet
Piarrot – Jean-François Lecomte
(Prix d'interprétation masculine pour le rôle de Chicho dans la "Nonna",
Festival de théâtre de Maisons-Laffitte 2008)
Charlotte – Béatrice Biessy
Prix d’interprétation féminine pour un second rôle, Festival International de Liverpool (Les Maxibules), Festival de Pacy sur Eure (Une femme sans importance)
Mathurine – Donatienne Voisin
Dom Carlos – Grégoire Biessy
(Prix du jeune premier, Festival de Bougival)
Dom Alonse - Thibault Henry
Dom Louis - Yves Chambert Loir
La statue du Commandeur – Bruno Decré
Les Muses – Maylis Coupry, Chloé Jamin Changeart
Mise en Scène : Sébastien Biessy
Costumes : Fred Decré, Hélène Albert
Décors : Bruno Decré
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